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Violence nécessaire

L'affaire Benalla réveille les pulsions de la République. Dans l'estivale torpeur, c'est encore plus puissant que le football et la victoire des Bleus.

La République contient des zones grises. Les Institutions ont aussi la vertu de recycler les ombres. Alexandre Benalla, visé par une enquête judiciaire et une procédure de licenciement engagée par l'Elysée, fait partie des mains fortes employées par la chose publique.

Chargé de mission par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, dans le domaine de la sécurité présidentielle, l'homme a le profil, pour ainsi dire, de la violence nécessaire : celle de l'Etat. Cette violence peut demeurer légitime jusqu'à son expression dans certaines circonstances précises : juridiquement, on appelle cela "trouble à l'ordre public". Alexandre Benalla n'est pas un fou. La violence légitime sera probablement sa ligne de défense. Au-delà, c'est la bavure et l'affaire d'Etat, comme le postulent certains.

Le propos, ici, n'est pas de justifier ou d'excuser un comportement ou un système, mais plutôt de s'étonner de l'émergence de cette violence nécessaire. Le calendrier politique nous éclaire. Les faits de cette "affaire Benalla" remontent au 1er mai 2018. Ce jour-là, la gauche fait un flop et l'on retient surtout les violences à Paris… On imagine la colère et la frustration des militants sincères de la manifestation.

Quelques semaines plus tard, cette colère trouve un exutoire : c'est l'affaire Benalla. Résultat : déchaînement de violences (verbales) tous azimuts, émotions parlementaire et gouvernementale. A gauche, au centre, à droite, on agite les valeurs et les mots. La violence nécessaire a réveillé l'été politique.

La République, tout juste timbrée par une nouvelle Marianne "énergique", selon le mot d'Emmanuel Macron, se remet à vibrer sous le joug de son "inaltérable" violence nécessaire.

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