Le vide n'existe pas, nous explique le physicien Etienne Klein, dans son dernier ouvrage. La crise sanitaire qui nous occupe nous met face à un "vide" fondateur. S'occuper de nos proches, nos amis, nos voisins, nous offre une chance : trouver des ressources utiles pour réviser nos méthodes et nos visions.

Nous voici face au vide. Par delà nos craintes, la douleur et la mort, cette conscience du vide peut être notre chance. Vécu par les randonneurs d'altitude, les alpinistes à flanc d'à-pic, les plongeurs en abysse, les coureurs de fond, les familles déracinées, ce vide nous invite humblement à changer notre regard sur le monde, notre monde… ou plutôt ce que nous en avons fait.

Doutes porteurs d'espoir

Nos doutes fermentent l'avenir ; nos certitudes pourrissent. Les questions laissées par le vide balaient brusquement toute forme de réponses définitives. "Espoir" ne serait-il pas, au fond, le nom de cette crise planétaire ? Espoir au cœur du vide.

La vacuité d'un modèle économique phagocyté par les prédateurs, avides du pouvoir - si limité - de l'argent, nous livre en partage cette énergie du vide. Le vide déroule tristement le vil spectacle de ce monde pressé.

A nous d'y réinventer fraternité, justice, et vie. Retrouvons le sens de l'illimité, des relations simples, la saveur du partage et du respect, le don d'une parole échangée, l'envie du beau et du travail bien fait. La fragilité de la Terre n'attend rien de nous. Le vide nous sourit.